Souvent
critiqué, jamais remplacé, le baccalauréat reste l’épreuve majeure de la scolarité des jeunes français. Parce qu’il marque la fin des études secondaires, parce qu’il constitue la véritable première difficulté (le brevet n’étant devenu qu’une formalité), parce qu’il est le point de bascule vers les études supérieures ou la vie professionnelle, le « bac » est un incontournable rite de passage. Personne n’oublie cette épreuve, ni l’attente devant les listes infinies des résultats, accompagnée des traditionnelles scènes « du rire aux larmes ». Alors que les résultats de l’édition 2017 sont rendus publics ce
mercredi 5 juillet, c’est l’occasion de s'intéresser, étape par étape, à la procédure à suivre pour les contester juridiquement.
1/ Demander communication de sa copie
Si la note d’une de vos épreuves vous interpelle, le premier réflexe est de demander à obtenir communication de votre copie, pour vérifier par vous-même ce qui la justifie.
Saisie à plusieurs reprises de cette question, la commission d’accès aux documents administratifs (
CADA) estime en effet que les copies d’examen sont des documents communicables. S’agissant d’un document personnel, la CADA estime que le droit de communication est réservé aux personnes intéressées, c’est à dire au candidat lui-même (et pas, par exemple, à ses parents) (
Article L311-5 du Code des relations entre le public et l'administration).
La demande de communication devra être adressée :
- Au rectorat du lieu où a été passé l’examen,
- Ou au centre d’examen renseigné sur la convocation à l’épreuve.
À savoir :
2/ Saisir la CADA en cas de refus de communication de sa copie
Dans l’hypothèse (rare) d’un refus de communication d’une copie du baccalauréat, ou d’un silence gardé un mois sur la demande (qui vaut refus tacite), le candidat devra saisir la
CADA, qui obligera le rectorat à communiquer la copie (Articles
L311-1,
R311-12 et
-13 du Code des relations entre le public et l'administration).
3/ Prendre connaissance de sa copie et vérifier les irrégularités
Il appartient au candidat de prendre bonne connaissance de sa copie et de relever toutes les irrégularités identifiées, pour les contester le cas échéant.
Très important : la contestation ne pourra toutefois pas porter sur l’appréciation portée par le correcteur, dans la mesure où le jury est souverain (
Article D334-20 du Code de l’éducation). Ceci signifie qu’
il ne sera pas possible de contester une note considérée comme « trop sévère » au regard des résultats habituellement obtenus au cours de l’année.
Il ne sera également pas possible de solliciter une deuxième correction de sa copie, ou de critiquer le sujet proposé.
La contestation ne pourra donc porter que sur :
- Les irrégularités matérielles (par exemple, une erreur de report de note [un « 14 » devient un « 4 »], de calcul de la note finale au regard de la notation des différentes sous-parties du devoir, etc.),
- Ou la violation des conditions de déroulement de l’épreuve au détriment du candidat (par exemple, le non-respect du temps de préparation d’un oral, qu’il appartiendra de prouver, ou l’attitude d’un examinateur).
4/ Faire un recours
Au besoin, une enquête sera alors diligentée par le recteur ou le chef de centre sur les conditions de déroulement de l’épreuve spécifiquement concernée.
Si le recteur refuse la rectification demandée, ou garde le silence pendant deux mois sur la demande présentée, le candidat pourra se tourner vers le
Tribunal administratif de ressort pour porter sa demande devant le juge (recours pour excès de pouvoir, assorti le cas échéant d’un référé).
Si le recours à un avocat est facultatif en la matière, les conseils et l’expérience du professionnel s’avèrent néanmoins pertinents et efficaces pour porter une telle demande.
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