« On ne donne qu’aux blancs ». La mairie de Paris a demandé à la préfecture de police de Paris d’interdire les maraudes d’ultradroite révélées par un reportage de BFMTV
[1] mardi 14 mai 2024.
Filmés en caméra cachée, les membres du groupement Luminis qui organise les maraudes assument ne distribuer l’aide alimentaire
« qu’aux blancs » en excluant les personnes de couleur et immigrées.
Mais est-ce bien légal ?
Le premier adjoint à la mairie de Paris a demandé mercredi 15 mai 2024 au préfet de police d’interdire les maraudes organisées par le groupement Luminis réservant les distributions alimentaires aux personnes blanches dans la capitale :
Selon l’élu local, ces maraudes sont illégales et discriminatoires et peuvent donc être interdites par le préfet, titulaire du pouvoir de police.
« La liberté est la règle, la restriction de police l’exception »[2]. Les associations, groupements et particuliers sont donc libres d’organiser des distributions alimentaires de solidarité… à condition toutefois que ces dernières ne troublent pas l’ordre public encadré par la loi.
Si l’autorité de police considère qu’une maraude est de nature à troubler l’ordre public, elle peut donc l’interdire par arrêté.
Au cas d’espèce, il est évident que l’organisation des distributions alimentaires
« réservées aux blancs » par le groupement Luminis à Paris percute gravement l’ordre public.
L’exclusion des personnes de couleur du bénéfice de la solidarité porte atteinte à la dignité de la personne humaine, composante de l’ordre public. Par ailleurs, cette exclusion au faciès est discriminatoire au sens de la loi pénale
[3]. Enfin, l’organisation des maraudes d’ultradroite et leur médiatisation sont de nature à provoquer des heurts avec des opposants politiques.
C’est ce qu’a déjà jugé le Conseil d’État à propos des « soupes gauloises » en 2007. La haute juridiction administrative avait alors considéré que ces maraudes distribuant exclusivement des aliments contenant du porc sur la voie publique portaient atteinte à la dignité des personnes privées du secours proposé et étaient discriminatoires
[4].
Le préfet de police de Paris est donc fondé à prendre un arrêté préfectoral d’interdiction des maraudes d’ultradroite
« réservées aux blancs » organisées illégalement par le groupement Luminis dans la capitale.
« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25 : 35).
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