Compte tenu du résultat des élections législatives, qui a fait perdre au parti présidentiel la majorité absolue à l’Assemblée nationale le 19 juin 2022, de nombreux commentateurs évoquent la possibilité pour le Président de dissoudre la chambre basse. Les électeurs seraient alors convoqués à nouveau aux urnes pour espérer un résultat différent.
Lors de la soirée électorale, il a parfois été entendu que les textes obligeraient le Président à attendre un délai d’un an minimum avant de pouvoir prendre une telle décision.
C’est inexact.
Le droit de dissolution est un pouvoir propre du Président de la République.
C’est l’article 12 de la Constitution qui en fixe les conditions :
Cet article ne fixe qu’une seule limite au Président : il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit une précédente dissolution.
C’est la traduction juridique de l’adage « dissolution sur dissolution ne vaut » fixé dès 1830 en réaction aux tentatives répétées de dissolution de Charles X.
La lettre de l’article 12 de la Constitution est donc claire et ne fixe pas de limite au Président pour exercer son droit de dissolution dans l’année qui suit les élections législatives.
Le Président peut donc dissoudre la chambre basse sans délai, dès le lendemain des élections législatives.
En revanche, d’autres limites sont fixées par la Constitution :
D’un point de vue constitutionnel, rien n’oblige donc le Président de la République Emmanuel Macron à attendre un an avant de prendre la décision de dissoudre l’Assemblée nationale après le second tour des élections législatives.
Politiquement, les conséquences d’une telle décision sur l’opinion publique seraient toutefois difficiles à anticiper.
Lire aussi : "Élections législatives 2022 : comment contester le scrutin ?"
Avocat Droit Public
Enseignant aux Universités de Lyon
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